Tomber. Se Relever. Ne Rien Lâcher.

Tomber. Se Relever. Ne Rien Lâcher.

Aujourd’hui, je voulais vous partager un article un peu différent : le compte-rendu de ma dernière course, comme si vous y étiez !

Date : Dimanche 19 mai. Lieu : Lamorlaye.

06h30 : arrivée aux écuries. j’adore arriver la 1ère. J’aime cette odeur de chevaux dans la fraîcheur du matin, j’aime l’odeur de cuir de la sellerie après une nuit de « confinement ». Cantad a compris que ce matin, c’était course : c’est moi qui lui distribue son foin du matin.

07h30 : chevaux embarqués, affaires prêtes. On part à 2, puisqu’un ami de mon écurie court sur la même course. On co-« van-ture » ! Direction Chantilly, pour le championnat régional. On s’est engagés sur la club 2 spéciale : 30 km, vitesse imposée entre 12 et 15 km/h. Une 1ère, pour nous.

10h00 : arrivée sur place. C’est bien organisé : il y a de la place pour les vans, on peut « respirer ».

Nos « grooms » d’assistance s’occupent de marcher nos chevaux, pendant que nous allons retirer nos dossards, repérer les lieux…

https://endurancelamorlaye.wixsite.com/lamorlaye-endurance

10h20 : check avec nos grooms d’assistance. On regarde la carte, on calcule nos horaires de passage aux ravito… 1ère assistance au 12ème km, et la suivante à 19 km.

10h45 : Contrôle véto pré-course effectué. Cantad a un cardiaque à 36 bpm. On n’a jamais fait si bas ! J’ai l’impression qu’il vit bien cette journée. Ca démarre bien. ❤️🤩

10h50 : allez, on prépare les chevaux. Ultime pansage, et il est temps de seller ! Le temps menace, mais la météo n’annonce pas de pluie dans l’immédiat.

11h20 : On est fins prêts. Direction la ligne de départ.

On attend notre tour pour démarrer !

11h33 : La course démarre ! Pas mal de VTT sur les 1ers 200 m, ça devrait aller mieux après.

3ème km : un bénévole qui nous fait traverser la route nous indique que nous allons repasser par ce point pour tout à l’heure. C’est important pour la suite.

RAS pendant un long moment. Trot, Galop, Passages imposés au pas, ravito assistance…

Je me souviens de galops dans la forêt, et en bordure en forêt : arbres à gauche, champ de colza sur la droite. 🏇

Je me souviens d’un passage au pas imposé sur un pont au-dessus d’une voie ferrée, d’un autre sur un passage étroit qui traverse un étang. Il y a une sorte de tour-château sur notre gauche. C’est un peu irréel, d’être à cheval dans un endroit aussi beau.

Et au détour d’un chemin, nous voilà sur une Piste de Galop de Chantilly !!! 🤩 Quelle sensation incroyable de sentir un terrain comme ça sous les sabots de son cheval ! Je crois bien avoir crié « YOUHOU ! » 🥳

13h12 : C’est là que les galères commencent. On galope rapidement, pour compenser le passage au pas imposé quelques instants plus tôt. Je tiens ma moyenne de 15 km/h jusque là. Et là,… Cantad fait un écart.

Un vrai.

Mais je n’ai pas suivi.

Je chute.

⚡️⬇️❌

13h13 : mini voile noir : ah, ma tête a bien cogné. Vive mon casque !

Regarder son cheval partir, (en pleine forêt de Chantilly), est une chose que je ne souhaite à personne. Je me rends soudain compte que je suis… SEULE... 😱

ERREUR #1 : seule, c’est pas le bon plan en cas de problème.

A mi-chemin entre le désespoir, la panique, et le besoin de rattraper mon cheval, je me relève.
Check intérieur : RAS au niveau de la tête ; j’ai mal à l’épaule et au dos. Tout fonctionne. Chez moi, je découvrirai mon dos avec un hématome géant sur le côté gauche, et une souche d’arbre tatouée dans les côtes.

Je trottine en boitant en appelant Cantad.

Cantad est joueur. Je sens bien qu’il est étonné de ne plus m’avoir sur le dos, et qu’il a envie de continuer la course. il me surveille du coin de l’oeil. Sans partir à fond, il a bien mis 100 m entre nous. Je me rapproche de lui.

Il doit y avoir un vingtaine de mètres maintenant entre nous. Quand je cours, il se met à trotter. quand je remarche, il repasse au pas.

Il faut donc la jouer « sournoise » et stratégique : je passe en marche rapide, puis finis par trottiner, sans me diriger vers lui, mais avec l’idée de le dépasser.

Quand j’arrive à son niveau, il est encore au pas. Je prends les rênes : une grosse carotte et une caresse (je suis contente de l’avoir récupéré), et on se dirige vers la souche d’arbre la plus proche pour le montoir. 👍

Il est 13h17.

Je fais donc machine arrière pour retrouver le balisage… Cantad s’en est écarté durant son escapade.

J’ai normalement un ami qui est derrière moi, et vu les minutes qui ont défilé, je m’étonne qu’il ne nous ait pas vu. Je prends conscience que l’escapade de Cantad nous a emmenés suffisamment loin du parcours pour passer inaperçus, au milieu de tous ces arbres.

13h20. Je suis sur le chemin mais j’ai un gros doute malgré tout (je pense bien être revenue à mon point de chute, mais je ne suis pas tombée devant une flèche de balisage, et j’avoue que rien ne ressemble plus à un arbre qu’un arbre). J’appelle mon conjoint pour savoir où j’en suis. Coup de chance : il y a une route justement comme point de repère.

ERREUR #2 : j’aurai du regarder la carte de plus près avant de partir. Note pour moi-même.

Plus tard, j’apprendrais que des gens mal intentionnés ont « débalisé » de nombreux carrefours. l’équipe organisatrice aura du faire plusieurs passages, pour remettre les balises en place. Ce n’est peut-être pas étonnant que je sois perplexe.

Il me semble donc que le conseil du bénévole du début m’est induite en erreur : il devait sûrement s’adresser aux participants d’une autre épreuve. Je ne suis pas censée repasser par cette fameuse route du départ…

13h33. Des cavaliers de la 30 km arrivent à ce moment là. Ca y est, on repart avec Cantad, et on essaie de gazer un peu. il faut rattraper tout ça.

Le chrono tourne, j’ai un peu moins de 4 km à faire. il faut que j’arrive avant 14h03 pour être dans les temps. Je sens Cantad concentré avec moi, il a compris que j’allais lui demander un effort. On a le temps d’arriver, mais on va compenser au maximum.

13h49 : je franchis la ligne d’arrivée, avec un groupe de 7/8 personnes.

13h52 : je demande à mon conjoint de gérer mon carton. En endurance, on vous remet un papier avec le check véto, et votre heure de départ. A l’arrivée, le jury y ajoute votre heure de fin de parcours.

Je sais que finir, c’est déjà gagner, et je me le répète. Mais la déception est là quand même. Je m’en veux d’être tombée, je m’en veux d’avoir perdu du temps. Je m’en veux d’avoir « forcé » un peu sur la fin. Et j’ai mal. Ca n’aide pas.

Je m’éloigne, sans même regarder ma montre. A ce moment là, je ne sais même pas quelle heure il est.

ERREUR #3 / Note pour moi-même : toujours arrêter son chrono, ou au moins regarder l’heure d’arrivée.

13h55 : après avoir demandé au jury, mon conjoint apprend que quelqu’un m’a remis mon carton en main propre. Je pense que Guillaume a mon carton, et Guillaume pense que je l’ai… Vous sentez le problème arriver ?

🙄

14h 03 : On se rejoint au van, et on comprend la situation. Guillaume repart voir le jury pour avoir mon heure exacte d’arrivée. J’ai 30 min pour me présenter au contrôle véto… je DOIS être à l’heure.

Pendant ce temps là, je continue à m’occuper de Cantad (desseller, l’abreuver, marcher…)

14h12 : Guillaume m’appelle. Je dois me présenter au contrôle véto à 14h19 max. Je me mets immédiatement en route. Le contrôle véto n’est pas à côté, et il y a aura sûrement du monde.

14h19 : je double tout le monde (j’explique mon cas). Je n’ai pas de carton, ça complique les choses. La vétérinaire ne veut pas m’accueillir dans la zone de vetgate sans carton. Je sens venir l’élimination… seul un miracle peut nous sauver.

Et là… MIRACLE !

La présidente du jury arrive, mon carton à la main « la personne à qui on l’a remis par erreur s’en est rendue compte et est venue nous le rendre ».

OUF ! in extremis, je peux faire mon contrôle véto.

14h22 : La vétérinaire prend le pouls de Cantad. Intérieurement, je me dis « vas-y, annonce moi un cardiaque dégueulasse : je suis stressée, j’ai « bousculé » Cantad pour être à l’heure au contrôle véto… franchement, si on a un cardiaque à plus de 50, ça m’étonnerait même pas« … et là…

32 !

💓💗💖💝

C’est la pulsation que m’annonce la véto, elle-même étonnée !

YOUHOU ! Je suis trop fière de Cantad ! Malgré cette fin de course cahotique, je me rends compte en fait qu’il est hyper serein à mes côtés !

En Endurance, la formule qui détermine le classement est la suivante.

Le gagnant étant celui qui a le plus grand nombre.

Certes, on a déjà « gagné » en finissant.

Mais là, d’après la formule mathématique, il se pourrait bien qu’on ait un classement intéressant grâce à ce cardiaque si bas. (Plus on divise par un chiffre petit, et mieux c’est ! ) 😱

Impossible pour nous de rester jusqu’à la remise des prix. Nous habitons loin.

Les résultats tombent quelques jours plus tard, le jeudi : Cantad et moi, on arrive…

2ème !

🎉🥈🤩

Que retenir de cette journée ?

  1. FINIR C’EST DEJA GAGNER.
  2. Ne jamais relâcher sa vigilance
  3. Retravailler le « rappel » de Cantad.
  4. Investir dans une protection dorsale.
  5. Toujours bien regarder la carte, et faire attention à l’heure
  6. Ce n’est pas forcément le plus rapide qui gagne

J’espère que nos prochaines courses seront moins mouvementées !

Le 1er qui me dit que l’équitation, ce n’est pas un sport, je l’emmène en Endurance avec moi !

Angélique

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