Comment le cheval apprend-il ?

Comment le cheval apprend-il ?

Hello Cher(-ère)s Cavalier(-ère)s,

C’est une bonne question, ça, non ?

Parce qu’avec nos chevaux, on se met forcément en situation d’apprentissage… et s’il faut bien mettre sa casquette de professeur, autant savoir comment son élève apprend !

Car on ne parle pas uniquement aux muscles de son cheval.

On va aussi parler à son cerveau, puisqu’on associe forcément une indication de notre part, à une réaction de la sienne.

Alors, comment le cheval apprend-il ?

 

La plupart du temps, avec nous, il apprend par des méthodes de conditionnement : il associe un stimulus à un effet.

Cette méthode d’apprentissage fait intervenir du « renforcement » : un élément qui va l’inciter à reproduire le même comportement

1.Le renforcement

il peut être :

  • négatif : le stimulus s’arrête quand le comportement est le bon

exemple humain : le bip de la voiture s’arrête quand vous bouclez votre ceinture.

exemple équin : le cheval arrête de reculer quand la pression sur son poitrail stoppe.

 

  • positif : une récompense arrive quand le comportement est le bon

exemple humain : on vous dit « bravo » après que vous ayez réussi un exercice

exemple équin : le cheval reçoit une friandise quand il a bien réagi

 

Ici « positif » et « négatif » n’ont pas de notion de jugement : c’est à priori vrai, mais ils dépendent de l’individu qui reçoit le renforcement.

Par exemple, si vous écoutez la musique à fond, ou que vous êtes malentendant, le bip sonore de l’absence de ceinture de sécurité ne vous atteindra pas… Et si vous êtes super timide, recevoir un « bravo » en public peut vous mettre très mal à l’aise !

Attention donc à bien associer le bon stimulus selon l’individu : si vous récompensez votre cheval avec un bonbon, et qu’il n’aime pas ça, c’est peine perdue ! Il ne comprendra pas que c’est positif pour lui, puisque ça ne l’atteint pas…

Et dernier point, « conditionnement » ne veut pas dire « lobotomisation ». Ca vaut le coup de le préciser.

Le verbe « conditionner » peut être perçu comme une manipulation malhonnête : son action dépend en fait des intentions de départ de l’individu. Conditionner est juste le verbe qui fait associer le même comportement aux mêmes stimuli.

Si vous abordez votre cheval avec votre cœur, il n’y a aucune raison de le de son âme 🙂

Le renforcement positif est même un très bon moyen d’améliorer la relation Homme-Cheval.

 

2. petit mot sur la punition :

La punition intervient après un « mauvais » comportement. Pour qu’elle soit utile et efficace, il faut qu’elle soit immédiate : le cheval a environ 30 secondes de mémoire. Au-delà, il ne saura plus pourquoi vous le punissez, voire pire, il associera la punition à un « bon comportement »

Exemple : Le cheval est dans son pré. Vous avez du mal à l’attraper. Au bout d’un certain temps, victoire, vous l’attrapez ! En colère, parce que ça fait une heure que vous galérez, vous le punissez…

Pour lui, la punition est liée au fait de s’être laissé attraper… et non au fait de vous avoir fait courir pendant 1 heure !

Dans 80% des cas, la punition permet plutôt de soulager l’Humain, qui a besoin de vider son moment de colère ou de frustration… Alors, la prochaine fois que cette option pointe le bout de son nez, appliquez la uniquement si elle est vraiment nécessaire !

 

3. Petit mot sur le timing et les demandes

On l’a vu : le cheval a environ 30 s de mémoire. Le timing est donc un élément essentiel pour l’apprentissage.

Ce qui veut dire que dans notre façon d’aborder le cheval, notre comportement à nous, a une grande incidence sur sa compréhension : il nous fait être clair et précis.

Imaginez : Le bip de la ceinture retentit. Vous clippez votre ceinture. Le bip de la ceinture ne s’arrête pas…. Aaaaahhhh #Bug 

C’est pareil pour votre cheval, faites vraiment en sorte que votre réaction soit bien timée, pour éviter le bug de la ceinture de sécurité !

si vous voulez qu’il comprenne vite, soyez un bon professeur !

 

4. Découper, c’est la clé !

Il faut y aller par étape : impossible d’apprendre à lire, si on n’a pas appris l’alphabet, les sons, les mots…

Alors, c’est pareil pour son cheval : il faut absolument procéder par étape et découper le plus possible.

Facile à dire, plus compliqué à faire ?… Pas vraiment. Mais ça vous demande un peu de préparation. Vous ne pouvez pas vous dire « tiens, aujourd’hui, je lui apprends à se coucher ». Ca ne marchera pas. Mais si vous y réfléchissez bien, les étapes vont se dessiner.

 

5. Renforcement positif ou négatif : lequel est le mieux ?

Plusieurs études scientifiques ont essayé de répondre à cette question… sans succès net et tranché.

Le renforcement négatif ferait davantage stresser le cheval.
Le renforcement positif induirait moins de comportements indésirables et une vitesse d’apprentissage plus rapide pour le cheval. Il demande moins de fatigue pour le manipulateur.

Alors, devant ce flou scientifique…

…Il apparaît que la combinaison des 2 est indispensable.

Je dirai que c’est plutôt à vous, selon vos convictions, à qui il revient de placer le curseur entre les 2 !

Même chose pour les méthodes les plus connues : elles ont chacune leurs avantages et leurs faiblesses. Elles se basent sur une utilisation accrue du renforcement positif ou négatif.

Pour en choisir une en particulier, ne vous basez pas sur le jugement des autres : votre choix de méthode doit être en accord avec vos valeurs et votre philosophie. Prenez donc le meilleur des grandes idées, ou lignes conductrices et à vous de faire ensuite votre propre méthode !

C’est lu ça, et je me dis que je vais y réfléchir…

 

Et hop ! J’en ai appris des trucs, aujourd’hui ! Bon, je pars en récré, à bientôt !

Angélique

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